Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Hécate - Page 2

  • PLEINE LUNE

    Pleine lune. La voyez-vous enfin, Charmante ?

  • "Non Ho l'età"

        Mélancholie, tu es bien toujours là, dans les odeurs de feuilles de saison, les frimas et les rayons dans la brume matinale, la douceur éphémère d'un soleil de midi, la chanson sentimentale, longue et triste d'une artiste démodée...

        Et tu attends, toi, toujours mon âge, quel qu'il soit, que tu retrouves.

  • Regain d'automne

        Quatre degrés ce matin et huit l’après-midi. Vent, petite pluie, parfois du soleil. Osiers, mûres, cynorhodons, pommes, coings, poires, bois, feuilles, châtaignes.
        Le père P.; la bigote venue apporter les oeufs frais; le très vieux couple dans sa 2 CV verte, stoppée au bord de la route sous un châtaignier, attendant que leurs enfants en contrebas aient fini de ramasser les pommes.
        Feu. Taille du cerisier, des rosiers grimpants. Doigts gourds, tachés et griffés. Horizons, creux, ronces. Le sentiment d’appartenir à la terre, que la Bourgogne de mes origines, et plus loin l’Ardèche s’éveillent en moi à l’écho que l’air, la terre et l’eau font en m’emplissant.
        Jour rude en pierres et montées. L’âne qui passe devant la maison, les vaches sur la pente touchant la maison, piétinant encore le béal. Les pommes de terre qu’on épluche, la soupe de fruits, la corne dans laquelle la vieille G. souffle pour me signifier, jusqu’au “fougnadou” où je monte du bois pour le chauffer, l’heure du repas.
        Il est vingt-deux heures, la lune est encore bien pleine, je suis fatigué et lourd. Je suis couché. La place est chaude  de la brique plate que G. a mise à chauffer dans l’âtre pour moi. En bas, ça joue aux cartes. Le patois qui parfois murmure comme un grondement sous les rires. Le vent souffle, parfois fort, charriant des cris d’oiseaux inconnus. Je vais sûrement maintenant dormir comme une souche.
    (Lozère)

  • Sagesse

    Je ne comprends plus celles et ceux qui se jurent une vie pour la vie, dans la fidélité et les serments. Tout en réalité se situe à l'opposé, diamétralement. Aimer et s'en aller, ainsi va la marche du monde. Et laisser les portes ouvertes pour qu'elles soient battantes, qui ramèneront peut-être à eux-mêmes les amants et même peu importe puisque à jamais chacun est dans le coeur de l'autre. Amour et liberté pleines. Et en mon coeur l'amour est bel et grand.

    (Et c'est en écho à cette phrase d'une de mes notes : Il n’y a d’amour véritable que dans l’imposture, le sentiment de tromper l’illusion, avec la force de croire avec l’autre à la beauté de ce sublime mensonge si près (cyprès) du soleil. Celle-là qui saura être la dupe consciente pourra être ma femme, parce que nous-nous CROIRONS ! Epoux d’un an, d’un jour, de jamais pendant un jour, ou d'une vie).

     

  • Demain comme je l'imagine

    La nuit va commencer.

    Demain j'écouterai Bach en m'émerveillant de cette nature généreuse, encore, décidément pas rancunière _toujours vivante, bruissante, éternelle, brève et puissante. Dans l'altitude du Ventoux, l'autre jour ces douze chevreuils surpris, détalant en bonds silencieux, agiles, forts ! Je me rappelle ce très beau film, Marianne de ma jeunesse, où l'adolescent court et rattrape un faon qu'il embrasse. Des yeux sombres et doux, ainsi qu'ils le sont dans ma mémoire, hanteront la trame de ce demain, je le sens, le veux et m'en délecte d'avance.

  • Aventure

        Orages amour violent rien ne me reste qu’un visage et des traces sur la buée du regard d’ange

    mais l’envie immense qui déroula sa voile, la vigueur et noblesse de se sentir aimé et aimant ; surtout assumées maintenant la difficulté même parfois sans doute la peine d’être un homme. Continuer, lentement et sûrement. Les déserts aussi sont beaux à parcourir.

  • Le "Hasard", un "faux ami"

    Le petit jeu d’une amie chère, où il s’agit d’ouvrir iTunes, de lire aléatoirement sa musique en réponse à quelques questions...

     

    - Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

    - Comment les autres vous voient

    - Quelle est l'histoire de votre vie ?

    - Quelle chanson pour votre enterrement ?

    - Comment allez-vous de l'avant dans la vie ?

    - Comment être encore plus heureux ?

    - Quelle est la meilleure chose qui vous soit arrrivée ?

    - Pour décrire ce qui vous ravit

    - Votre boulot, pour vous, c'est

    - Que devriez-vous dire à votre boss ?

    - Pour vous, l'amour c'est ?

    - Pour vous, la sexualité doit être

    - Bloguer, pour vous, c'est... ?

     


    COMMENT VOUS SENTEZ-VOUS AUJOURD'HUI ?

    "Something" Frank Sinatra

    Something in the way she moves
    Attracts me like no other lover
    Something in the way that she woos me
    Don't want to leave her now
    Better believe, and how

    Somewhere in her smile she knows
    I don't need no other lover
    Something in her style that shows me
    Don't want to leave her now
    Better believe, and how

    You're asking me will my love grow
    Well, I don't know, no, I don't know
    You stick around, Jack, it might show
    I don't know, no, I don't know

    Something in the way she knows
    All I gotta do is just think of her
    Something in the things that she shows me
    Don't want to leave her now
    Better believe, and how

    [instrumental]

    You're asking me will my love grow
    I don't know, no, I don't know
    But you hang around, Jack, it might show
    I don't know, no, I don't know

    Something in the way she knows me
    And all I gotta do is just think of her
    Something in those things that she shows me
    Don't want to leave her now
    Better believe, and how

    Mm, mm, mm, mm, mm, mm

    I don't plan to leave her now


    COMMENT LES AUTRES VOUS VOIENT

    "Le bon gars" Richard Desjardins
    Album


    Le bon gars
    Quand j'vas être un bon gars
    Pas d'alcool pas d'tabac
    M'as rester tranquille
    M'as payer mes bills
    M'en vas apprendre l'anglais
    M'as l'apprendre pour le vrai
    Quand j'vas être un bon gars
    Pas d'alcool pas d'tabac
    M'as mettre des bobettes
    M'as lire la gazette
    M'as checker les sports
    M'as compter les morts
    M'as passer mon checkup
    M'en va faire mon ketchup
    On va voir c'qu'on va voir
    M'as m'forcer en ciboire
    Quand j'vas être un bon gars
    Pas d'alcool pas d'tabac
    J'vas avoir l'esprit d'équipe
    Impliqué tout' le kit
    M'as cramper en masse
    M'as m'tailler une place
    Quand j'vas être un bon gars
    M'as gravir les échelons
    M'as comprendre mon patron
    M'as faire semblant
    Qu'y est intéressant
    L'argent va rentrer
    Pas trop trop mais steady
    Ma photo laminée
    " L'employé de l'année "
    Quand j'vas être un bon gars
    M'en vas les inviter
    M'en vas faire un party
    Des sushis des trempettes
    Amènes-en m'as n'en mettre
    M'as m'en déboucher une
    Une fois n'est pas coutume
    Ah là tout le monde va s'mettre
    Tout le monde va s'mettre à parler
    BMW, CLSC, TP4, IBM,
    TPS, PME, OCQ, OLP, IGA,
    IKEA, RPM, ONF, MTS,
    Pis moi su' mon bord
    M'as tomber dans l'fort
    À onze heures et quart
    M'as les crisser dehors
    M'as sauter dans mon char
    M'as descendre à Val-d'Or
    Bon ben là ça va faire
    M'as descendre en enfer
    M'as flauber ma paye
    M'as aller vendre des bouteilles
    M'as rouler mon journal
    M'as câler l'orignal
    M'as virer su'l'top
    Pas de cadran pas de capote
    M'as trouver mon nom
    Tatoué su' son front
    A va dire: "Aaaaaaahhhhhhhh!
    Enfin un bon gars!"
    Après ça m'en va être un bon gars
    Pas d'alcool pas d'tabac
    M'as rester tranquille
    M'as payer mes bills
    M'en vas apprendre l'anglais
    M'as l'apprendre pour le vrai
    Sport, Smat and Blood
    Y vont m'aimer en Hérode
    Excellent citoyen
    Pas parfait mais pas loin
    M'as manger du poisson
    M'en va faire du ski d'fond
    M'as m'acheter des records
    De Michel Rivard
    M'as faire semblant
    Qu'c'est intéressant
    Quand j'vas être un bon gars
    Pas d'alcool pas d'tabac



    QUELLE EST L'HISTOIRE DE VOTRE VIE ?

    "Yesterday" The Beatles

    Yesterday, all my troubles seemed so far away
    Now it looks as though they're here to stay
    Oh, I believe in yesterday.

    Suddenly, I'm not half to man I used to be,
    There's a shadow hanging over me.
    Oh, yesterday came suddenly.

    Why she had to go I don't know she woldn't say.
    I said something wrong, now I long for yesterday.

    Yesterday, love was such an easy game to play.
    Now I need a place to hide away.
    Oh, I believe in yesterday.

    Mm mm mm mm mm mm mm.



    QUELLE CHANSON POUR VOTRE ENTERREMENT ?
    Città Lunga Gianmaria Testa
    Album

    A lire, 

     la traduction de ses chansons


    E'così lunga la città
    che in questa nebbia che scende giù
    ti sembra che svaniscano le case
    soltanto noi restiamo qui
    seduti ancora un po'
    ad aspettare
    perché é così dolce la città
    che in questa pioggia che viene giù
    mi sento come fossi andato via
    e ritornando ancora qui
    sedermi a questo bar
    e ricordare
    quanto era bella la città
    piena dei tuoi colori
    e tu che mi tenevi fra le dita
    com' era bella la città
    e com' é lunga la città
    senza di te



    COMMENT ALLEZ-VOUS DE L'AVANT DANS LA VIE ?
    "Inchworm" Patricia Barber
    Album



    COMMENT ÊTRE ENCORE PLUS HEUREUX
    "Trilhos Urbanos" Caetano Veloso
    Vidéo



    QUELLE EST LA MEILLEURE CHOSE QUI VOUS SOIT ARRIVEE DANS LA VIE ?
    "Money" Pink Floyd

    Money get away
    Get a good job with more pay and you're o.k.
    Money it's a gas
    Grab that cash with both hands and make a stash
    New car, caviar, four star daydream
    Think I'll buy me a football team

    Money get back
    I'm all right jack keep your hands off of my stack
    Money it's a hit
    But don't give me that do goody good bullshit
    I'm in the hi-fidelity first class traveling set
    And I think I need a Lear jet

    Money it's a crime
    Share it fairly but don't take a slice of my pie
    Money so they say
    Is the root of all evil today
    But if you ask for a rise it's no surprise that they're giving none away



    POUR DECRIRE CE QUI VOUS RAVIT ?
    "Romanesque" Patricia Barber
    Album


    VOTRE BOULOT POUR VOUS C'EST ?

    "Fly around my blue-eyed girl" Kristin Hersh
    Album


    Fly around my blue-eyed girl
    Fly around my daisy
    Fly around my blue-eyed girl
    You almost run me crazy
    If you get there before I do,
    Tell her if you please
    Before she goes to make her bread
    Roll up her dirty sleeves
    Fly around my blue-eyed girl
    Fly around my daisy
    Fly around my blue-eyed girl
    You almost run me crazy
    I wish I had some pretty little gal
    To tell my secrets to
    To heck with all deceitful gals
    Tell everything I do
    Fly around my blue-eyed girl
    Fly around my daisy
    Fly around my blue-eyed girl
    You almost run me crazy
    Fly around my blue-eyed girl
    Fly around my daisy
    Fly around my blue-eyed girl
    You almost run me crazy



    QUE DEVRIEZ-VOUS DIRE A VOTRE BOSS ?
    [Symphonie Wq178] Andante moderato Carl Philipp Emanuel Bach
    Album


    POUR VOUS L'AMOUR C'EST ?
    "Amour, Amitié" Pierre Vassiliu
    Album

    Mais elle a eu un seul amant
    Et ne se souvient plus du tout
    Du goût du baiser dans le cou
    Elle me demande de l'embrasser
    Je ne sais plus si c'est déplacé
    Et je suis bien embarrassé
    Même juste comme ça un baiser

    {Refrain:}
    Amour amitié
    Je ne sais pas si par dépit ou par pitié
    Je franchirai cet océan
    Qui va de l'ami à l'amant

    Elle pose la main sur ma joue
    Et ma pudeur en prend un coup
    C'est fou elle pense surtout
    Que parfois on ferme les yeux
    J'y vois de petits vaisseaux bleus
    Qui houlent et naviguent sans cesse
    Gonglés d'amour et de tendresse

    {Refrain}

    Il fait très chaud depuis une heure
    Mais elle a gardé son manteau
    De peur que je lui voie la peau
    Ce qu'elle demande est redoutable
    Car parfois la bouche est capable
    De faire frissonner et bien plus
    Car elle ne s'en souvient plus

    Mais elle a eu un seul amant
    Et ne se souvient pas encore du corps
    Qui se plie et se tord
    Si elle a oublié de cet amour raté
    Du reste elle se souvient par ailleurs
    Du coup de couteau dans le cœur

    {Refrain et coda}

    Qui va de l'ami à l'amant



    POUR VOUS LA SEXUALITÉ DOIT ÊTRE
    "You don't know me" Patricia Barber
    Album
    Paroles


    BLOGUER POUR VOUS C'EST ?
    "Come le onde del mare" Gianmaria Testa

    A lire, la traduction de ses chansons

    Ma certe nostre sere hanno un colore
    che non sapresti dire
    sospese fra l'azzurro e l'amaranto
    e vibrano di un ritmo lento, lento
    e noi che le stiamo ad aspettare
    noi le sappiamo prigioniere
    come le onde del mare,
    come le stelle del mare.

    si muovono e c'incantano le ore
    di certe nostre sere
    e sanno di partenza e di tramonto
    e di sorvolare lento, lento
    ma noi che le sappiamo prigioniere
    non le possiamo liberare
    come le onde dal mare
    come le stelle dal mare

     

    En français :

    Comme les vagues de la mer

    Certains soirs ont une couleur indéfinissable
    entre l'azur et l'amarante
    et ils vibrent d'un rythme lent, lent
    Et nous qui les attendons
    nous savons qu'ils sont prisonniers
    comme les vagues de la mer.

     

     

     

    J'aime toujours autant vos jeux de "hasard" à la Breton.
    Restez heureuse.

    Fidèlement,

    Fr

  • Vinicius

    Dans les oreilles Vinicius da Moraes ce nom sonne vin et Lucullus je gambade libre seul et fou-fou sur la plage comme un lutin qu'apportera le solstice doux et beau beau beau ?

  • Zique et Bios

    Pour certains de ceux qui me connaissent via ce blog, et en rapport avec le titre de cette note,

    Merci d'écrire à l'autre adresse e-mail que vous avez!

     

    A bientôt ! 

     

     

    Fr 

     

  • Merci l'amour

    Quand je veux reprendre courage, je vais puiser aux souvenirs de mon grand réveil. Pour cela, merci l'amour, merci à elle. Je ne peux que l'aimer toujours.

  • Dans un pli de sa laine

    Erige-
    Moi !
    Irrésistible...
    Lentement.../
    Ile-
    Eve !

  • The Proposition ?

    La vie sans amour ressemble à une vie d'hôpital, où les visiteurs s'ils animent la solitude vous laissent d'avance le goût de leur départ vers l'autre côté des murs. Convalescence facile et pure aux jardins du sanatorium, paisibles et convenus, mornes. Les univers des gens qui s'aiment viennent coïncider parfois avec votre mémoire de soirs lents et forts sous la lampe d'un dais. Ils passent en surimpression sur des souvenirs qu'ils avivent, puis s'évanouissent, faux négatifs immédiatement brûlés au moindre des rayons qu'il vous reste de votre ancien soleil. En ces lieux vides et désolés, chaque mouvement du coeur est décuplé : sans objet ; vous préférez alors éviter les visites. Au fond, vous savez aussi qu'il faudra bien réintégrer la roue, sous peine de devenir Princesse au petit pois. Vous-vous encouragez en vous disant que c'est ce que vous redit inlassablement "la Proposition" de N. Cave...

  • Sonar

    "Judith,
     
        Gorgé de soleil.
        L'eau que je brasse, son bruit rassurant. Force, vitesse, et dans son sillage tout ce qui reste caché, noyé,
     et il est plus facile de vivre alors.
     

        Où êtes-vous ? que faites-vous ? (L') Aimez-vous toujours ?"
     
     
    _____________________________
     
     
        Messages de derrière les mondes. 
     
                Je retourne nager. 
     
     
     
     
     
     
     

  • Deux ou trois choses que je crois savoir (à suivre)

           "A 40 ans, je FAIS et LAISSE couler."
     
        Oui, la rencontre. Elle était bien, la rencontre. Rien en trop, juste commencé par un petit débordement. Faut que quelque chose dépasse, dans une rencontre, pour que ça en soit une. Le truc qui dit quelque chose, un détail insolite qu’on voit, pas forcément tout de suite, mais qu’on a remarqué même en n’y faisant qu’à peine gaffe. La mémoire l’aura retenu, et alors parfois l’on ne se rencontre vraiment qu’après, après que la mémoire ait fait son boulot, a ramené dans les yeux ce qu’ils n’ont pas vu. Là, c’est elle qui m’a réveillé la mémoire. Le truc insolite, c’était de me faire marcher sur le pied. Par elle. Mon pied qui dépassait, donc. On va me dire “Merde, putain, ça commençait mal”, parce qu’on veut toujours rire et surtout ne pas croire comme ça, d’un coup, au miracle et encore moins qu’il puisse se manifester dans de si petites choses. Et pourtant, l’amour se gobe d’un coup, comme une grande rasade de vent qui soudain gonfle les alvéoles, claque les poumons, sonne les alarmes de tous les réveils à son heure. Il n’est donc pas question de croire ou pas, parce que moi-même de toute façon ne suis pas sûr de l’avoir vécu, ça. Je veux dire qu’en fait je ne me rappelle pas qu’elle m’ait marché sur le pied. Voyez, une histoire d’amour, ça se fait à deux et c’est con parce que vous l’oubliez, que l’un est l’autre qui vous a réveillé, et le contraire aussi, et pas seulement la mémoire.
        C’est un mystère, le mystère de la grande Recomposition. Des éléments, des souvenirs, des réalités, de l’individu, même. Comme dans l’écriture, au moment où les mots commencent à se suivre sans y penser, quand on parle le jus de fruit bien mûr qui s’écoule, le sens de soi au monde, du monde en soi, l’accord de la rencontre. On se trouve corps à corps, âme contre âme, et tout pressés on s’en mélange. Les gosses, comme ça, se barbouillent, en riant aux éclats. De crème glacé, par exemple. C’est un jeu. Toujours le même. Copains, matière, étincelle, shaker, je te fais tu me suis tu me fais je te suis, nous sommes ce que nous faisons. Ce que nous en faisons. Intensité. Langage de pluie et de soleil, de terre et de ciel. L’on devrait alors vivre heureux mais ça n’arrive pas toujours. Pas souvent, même. Ça dépend après du mien et du tien, de si j’y mets du mien, de si tu y mets du tien. Pour que ça tienne, que tu sois mienne, que je sois tien. Je veux dire qu’au départ, on ne calcule ni l’un ni l’autre la vitesse du déplacement des corps selon l’altitude ou le sens du vent, ni comment je t’ai vue ou pourquoi. Et tout en découle, pourtant. Mais là n’est pas l’important : ce qui compte, c’est de creuser un peu, quand on veut un peu de terre glaise pour construire encore. On n’est pas obligés, mais si l’on veut, il n’y a qu’à se servir, vraiment. A profusion. Moi, je construis ce texte à partir du besoin de dire cette rencontre, puis je tends les mains dans notre espace, je plonge les bras dans les siens et je ramène tout un tas de bric à brac de liens, de couleurs, d’attitude, de sensibilités, de matériaux de notre ouvrage, oeuvre de chair comme d’âme, jeux de corps comme d’esprit, qui m’ont rêvé par elle, qui l’ont rêvée par moi. J’ai pris une tongue, mais ç’aurait pu être sa jupe de cinéma, pour moi, ses yeux dans le vague, pour moi, sa casserole sur le feu, pour moi, ou le timbre de sa voix, pour moi, qui sont elle ou d’elle ou par elle (sa mémoire de mes tongues quand elle m’a marché sur le pied, là). La réalité, c’est pour la photo, ou l’architecture, je ne sais pas. Pour les travaux publics, en tout cas. Ici, ce sont des travaux intérieurs, personnels, intimes, essentiels. Alors, on se prend la main et on continue ? On sort de la rencontre, donc ? Oui ? J’y reviens quand vous voulez, notez, j’ai encore plein de choses à dire, mais non, on sort, d’accord.
        Or, soyez francs, ça n’est pas qu’à ce point de l’histoire vous brûlez d’entendre la suite, mais c’est que vous voulez aller plus loin mais dans le déroulement de VOTRE histoire : vous allez me demander des détails, oui, des choses comme  “”Et après, main dans la main, vous allez où ?” et “Oui, mais...”. C’est toujours comme ça, c’est au moment où l’on est bien que quelqu’un lève la main. A croire que vous le faites exprès. Mais non, je plaisante ! Un peu. Vous voulez sortir du cercle magique, prendre du recul, vous remettre à la recherche de ce qui vous préoccupe (le bonheur, le couple, etc), reprendre vos esprits, en somme. Mais vous cherchez VOS réponses. Et vous n’avez pas entendu la réponse contenue dans mon histoire, qui est pourtant votre réponse comme votre histoire. C’est la raison pour laquelle on écoute les histoires, toujours, qu’on lit des livres, toujours, qu’on voit des films, toujours. Parce qu’à chaque fois que le mot “FIN” se pointe on cherche à recommencer l’histoire qui s’est détachée de nous, qui n’a pas pris avec la notre. Et pour cause : elle ne peut pas s’y substituer, et encore moins la créer de toutes pièces.  Elle ne peut que nourrir la sienne propre. Et, aussi, vous voulez toujours vous réveiller, être responsables, raisonner “en adultes”, théoriser, lever la main et avoir raison. Alors que tout ça, je le redis, c’est de la terre glaise. Retourner au film, au livre, à l’histoire, d’accord, mais comme au terreau, au vivier de ce que vous êtes et qui vous fait.
        Je profite de votre curiosité, de vos questions, pour illustrer le fait qu’on a bien du mal à se contenter de son histoire, et qu’on veut la dominer pour la posséder. Se faire un vécu, en somme. Et c’est bien dommage. Pourquoi ? Parce qu’à cause de ce sursaut de conscience (du pouvoir de douter, plutôt) vous  n’entendrez pas la suite de mon histoire. Pourtant vous y étiez bien, non ?
        Mais je dois vous avouer quelque chose. Mon histoire, si je ne la continue pas, c’est évidemment que j’en sors pour servir à ma sorte de démonstration. Mais je voudrais être honnête : je sors aussi bien trop souvent de la mienne, dans la vie de tous les jours. A cause de la vie de tous les jours, peut-être. Or, voyez, cela me sert encore à rebondir sur la selle de mon cheval de bataille, de mon dada : si le quotidien nous heurte toujours, parce qu’il faut bien sûr faire face à la réalité de la vie (le travail, le logement, comprendre ses factures, les systèmes de retraites, éducatifs, comment marche sa voiture...), comment ne pas sortir de la magie, de l’enchantement, de son histoire rêvée qui est la seule réalité possible ? C’est juste une extension de mon sujet, en fait.
        Il s’agit de bavarder sa réalité.
        Et je vais d’abord me contredire, du moins en apparence. J’affirme : reprenez vos esprits, faites marcher votre raisonnement, sinon votre vie vous échappera. Vous aurez vécu pour rien, aurez été de passage sur la plage au soleil et ça aura été bien, sauf que pour la plupart des hommes, toutes les plages de cette existence laissent un grain de sable dans la conscience. Dans dix ans, ou après la vie dite active, ou même dès ce soir, une porte va claquer, un courant d’air passer et agiter un rideau, laisser entrer un papillon ou la tiédeur de la nuit, poser un doigt sur la bouche et taire les certitudes qu’il faut se faire, et en même temps le langage de tous les jours. Alors, on se retrouve muet et “démuni comme un oiseau sans bec au bord d’un champ” (ce vers est de Eugène Guillevic, un poète de nos jours). Le courant d’air s’est imposé, et avec lui toute la conscience de ce qui est et ne se dit pas avec les mots qu’on a appris. Se réveiller, c’est se faire un langage.

  • Avertissement au lecteur

    Bonjour,

        Je voudrais dire, encore, que je ne suis pas celui qui écrit sur ce blog. Là, Je le dis plus franchement.

        Ici, c'est l'exutoire, le laboratoire aussi, c'est le déversoir des humeurs et des facettes. Même si évidemment certaines choses sont "vraies"... L'homme, lui, existe et respire, vit sa vie, n'a à voir avec ce blog que peu de choses. Une sensibilité certaine, bien sûr, mais qui reste à découvrir en réalité bien mieux qu'ici. "Bien mieux" dans le sens plus concrète. La vie est concrète. Et je suis of course concrètement un quidam. 

  • L'heur de me plaire !

        Le ventre des femmes crie, m’appelle et me veut. Mais je veux choyer dans mon peu d’ombre la tête jolie, l’amoureuse seulement, entendre craquer son corps blessé où s’émeut et pleure l’amour noir et gai, marine et fou, terriblement transi, que ne chavirent, bercent et calment que mes doigts et dans leur sillage tout mon corps qu’il veut tremper, dont il veut l’onguent ample et dur _tout ce plein dont et pour lequel il se perd et se vide.
        Je suis ton enfant spontané, ton mâle dans les étoiles, ton sexe enfin dans le tien.
        Que m’importent les bêtes fulgurances qu’avec d’autres je peux partager pour si peu, les étoiles vues ensemble si leur froideur blafarde ne les brûle pas comme moi ? Le silence des obscurités, la matité des échos souterrains (des astres, par exemple), la touffeur des jungles _cathédrales païennes d’entrelacs de nos membres_, ont un cri douloureux que seules les armes blanches et excédées, les larmes extatiques des cils et des franges expriment. L’amour est idée de l’amour, le sexe que je veux l’incarnation de cette idée. ”L’idée d’un rosier” chère à Brel :
     
    “Et je ne garderai
    pour habiller mon âme
    Que l’idée d’un rosier
    Et qu’un prénom de femme”
     

        Je me fous d’être heureux si vos ailleurs le promettent, si je ne puis DEDANS ou ICI en vivre l’impossibilité. Qui veut me farcir au bonheur ne comprend vraiment pas que cela seul est foutaises. Allez à d’autres dorer la pilule, domestiquer l’angoisse sacrée, piler les glandes divines ! Seul le mal-heur est vrai, car connu, vécu, chié. Seules les marées hérétiques connaissent la pureté _qu’elles lèchent comme chèvre le sel. Votre bonheur est un prurit à gratter, la croûte en forme de vos idées assises, le plaid sur vos lits dont le moelleux m’étouffe, l’atroce mépris de nos secrets _détresse originelle, blessure d’être né, divorce d’avec le ciel, orgasme. Il n’y a d’amour véritable que dans l’imposture, le sentiment de tromper l’illusion, avec la force de croire avec l’autre à la beauté de ce sublime mensonge si près (cyprès) du soleil. Celle-là qui saura être la dupe consciente pourra être ma femme, parce que nous-nous CROIRONS ! Epoux d’un an, d’un jour, de jamais pendant un jour, ou des mois. Les voyages au long cours m’ont trop emmerdé, à trop croire être sûrs de leur chemin.
        A moi, à moi comme à 19 ans les tempêtes où j’ai eu le bel orgueil d’être fou, depuis lesquelles la suavité n’a que trop régné, réduit ma voilure pour femmes-stratèges, bourgeoises, mort-nées. Petits esprits, malingres ambitions, troupes à grandes gueules chevrotantes. Femmes avortées et prétentieuses. Trop d’histoires décadentes, de mesures allongées, d’enveloppes pré-timbrées, de connasses vagissantes. A la limite, n’ai jamais mieux vécu que mal aimé ou méprisé ou ignoré, ce temps qui me fait corps et est le rythme de mes mots accidentés ou bercés. Mais rafales et coups ont fait ma route, je la vois et la sais, alors encore tout de moi tangue sans tarir, cul raffermi, sexe en avant, pognes d’aubier, coeur d’écorce, âme en tourmentes, nerfs sur-tendus, sens vibratiles, vibratoires, musicien d’interstices, amour fou.
        Que celles-là, qui m’ont connu et emmerdé, qui ne méritent évidemment pas l’enfer, aillent crever gentiment dans des bras impuissants, rêver creux dans des têtes communes, roucouler sur les plastrons de pigeons à styles, pisser leurs pleurs dans des hommes-cuvettes ; s’en aillent castrer leur couillon et traîner poussettes. Que tout cela continue à braire loin de moi pour ne surtout pas les entendre rayer le grondement comme le silence de l’univers, les orages et les saisons qui à moi chantent, pleurent et bruissent.
        Puis,
        Reconnaîtrai-je la déesse qui me cherchait alors, avec qui les explications enfin se sont tues. Ensemble et séparés à travers nos souffrances, au long de notre route de bourlingues, intersections, traverses et droites, saurons chacun à l’autre gré des calmes retrouvés, des vertiges échangés, des ailes tendues dans le “dur désir de durer”. Grandissant, bon dieu, grandissant !

  • Sur la plage

    Chanson pas finie pour Arthur

    Les bords de mer par ici se ressemblent
    et leurs villes
    Je marche les yeux
    baissés obstinément
    sac à dos mains
    dans les poches dans le vent
    chargé de pluie
    dont je voudrais qu’il noie
    la mémoire têtue de mes pas que je suis
    qui savent l’amble
    avec ceux de la fille longue
    la fille brune
    frêle et folle
    là-bas plantée dans le plein du quai
    qui fait danser les chevaux de nuit
    au manège face au bar
    Elle ne chante pas
    elle appelle un chien noir
    au nom russe
    pendant que je cherche à boire
    à une terrasse
    que je trouve
    sans clients
    pour m’ôter le murmure
    du ressac

    Autre jour
    Et je marche encore
    toujours près de la mer
    où les ombres me croisent
    frappées de stupeur derrière
    le plissement de mes paupières
    brûlées
    Je crois qu’elles ressemblent à des êtres vivants
    peut-être de l’espèce humaine
    cela ne suffit pas pour répondre à leurs peurs, leur donner le viatique, l’absolution à leur stupide orgueil des familles dans leurs symphonies brinquebalantes, délivrer la parole qui rassure, le mot banal, boucler la ronde des jours, le barreau ajouté dans un sourire à oublier, la candeur mièvre d’un “bonjour”
    Je n’entends que le corps violent de la femme frêle, femme-pouliche sur ses gambettes mal-assurées
    elle porte haut son sexe avec lequel elle dialogue
    en syncopes, dans le roulis de ses hanches
    de garçonne, mon café noir, mon Procope
    mon salon suspendu
    porté sans nègres dans les déserts
    de Grau ou de Motte où je bois à grandes coulées
    des tasses à noyer l’Arena
    Parfois, me heurtent les parfums de nuques grasses des icelles que je sais baiser mais que je rate
    à cause aussi de leurs doigts trop courts, de leurs seins lourds, de leurs ingénuités idiotes, ou de leurs vices de toc
    Je claque des dents dans les matins trop tôt
    tac tac tac et re-tac
    qui scandent le charleston de mes os mariés à son squelette
    ma maigrelette à pleurer de lui faire mal peut-être
    dont je dissèque pour mieux le poser tout autour le corps _ici le cou, attention, que je revisse, revisse dans ma paume en coupe, là les reins plus solides que mon autre main maintient tandis qu’en lévitant je la herse et la soc, la ravine et l’empluie, la conquière et la recompose, l’amoure et l’aime
    ...
    Sur la plage me contre-sensent des tarés en jogging, imbibés d’infos et de croissants, la santé à crédit
    alors je repasse en marche arrière ses images.
    Ça donne un tournis différent
    à l’enclume que je porte dans l’estomac,
    rotation inverse de mon aiguille
    vers son pôle

  • Whisky sous la pluie noire

       


    ET MOI JE CHANTE (Barbelivien Lenorman 75)

    Je vois un train venir sur un nuage d'autrefois
    Je vois une main tenir des fleurs mais elle n'a pas de doigts
    Je vois un chien mourir d'avoir voulu suivre mes pas
    Je vois l'hiver sourire aux années bleues de l'au-delà

    J'entends tomber la pluie dans le jardin des magiciens
    J'entends des symphonies jouées par milles musiciens
    J'entends un oiseau gris hurler au vent dans le lointain
    J'entends pleurer la vie dans ma mémoire sans lendemain

    Je vois couler des villes au milieu d'océans cachés
    Je vois des yeux qui brillent au silence des grands rochers
    Je vois un jeu de quilles que je ne peux pas faire tomber
    Je vois une petite fille ensevelie au miroir des années

    Et moi je chante, je chante, je chante,
    Je ne sais faire que ça je chante
    De tout mon désespoir je chante, je suis heureux
    Et moi et moi je chante, je chante, je chante
    Je ne sais faire que ça je chante
    De tout mon désespoir je chante, je suis heureux .

    J'entends tomber la pluie dans le jardin des magiciens
    J'entends des symphonies jouées par mille musiciens
    J'entends un oiseau gris hurler au vent dans le lointain
    J'entends pleurer la vie dans ma mémoire sans lendemain
    J'entends un vieux tambour sonner la charge des statues
    J'entends un cri d'amour que je n'ai jamais reconnu
    J'entends les derniers jours frapper à mort ma tête nue
    J'entends un troubadour chanter le temps qui ne reviendra plus

    Et moi je chante, je chante, je chante
    Je ne sais faire que ça , je chante
    De tout mon désespoir je chante, je suis heureux
    Je chante, je chante, je chante
    Je chante
    Je chante

    Je chante, je chante, je chante
    Je ne sais faire que ça je chante
    De tout mon désespoir je chante !

  • Petit bonheur

    Quelques orages.

    Des giboulées, brusques et drues.

    Soleil.

    Une saison d'enfance ; les paroles des Anciens (les giboulées de mars...). Rassurante mémoire, une chronologie transmise et vérifiée.

    La campagne ressuyée, son odeur neuve et puissante.

    Le soleil avant une autre averse. La table mouillée et fumante.

    Un arc-en-ciel ! 

    Petit bonheur. La chaîne joue Fitzgerald and Pass Again.

    "Elle est retrouvée ! Quoi ? L'Eternité !"