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Regain d'automne

    Quatre degrés ce matin et huit l’après-midi. Vent, petite pluie, parfois du soleil. Osiers, mûres, cynorhodons, pommes, coings, poires, bois, feuilles, châtaignes.
    Le père P.; la bigote venue apporter les oeufs frais; le très vieux couple dans sa 2 CV verte, stoppée au bord de la route sous un châtaignier, attendant que leurs enfants en contrebas aient fini de ramasser les pommes.
    Feu. Taille du cerisier, des rosiers grimpants. Doigts gourds, tachés et griffés. Horizons, creux, ronces. Le sentiment d’appartenir à la terre, que la Bourgogne de mes origines, et plus loin l’Ardèche s’éveillent en moi à l’écho que l’air, la terre et l’eau font en m’emplissant.
    Jour rude en pierres et montées. L’âne qui passe devant la maison, les vaches sur la pente touchant la maison, piétinant encore le béal. Les pommes de terre qu’on épluche, la soupe de fruits, la corne dans laquelle la vieille G. souffle pour me signifier, jusqu’au “fougnadou” où je monte du bois pour le chauffer, l’heure du repas.
    Il est vingt-deux heures, la lune est encore bien pleine, je suis fatigué et lourd. Je suis couché. La place est chaude  de la brique plate que G. a mise à chauffer dans l’âtre pour moi. En bas, ça joue aux cartes. Le patois qui parfois murmure comme un grondement sous les rires. Le vent souffle, parfois fort, charriant des cris d’oiseaux inconnus. Je vais sûrement maintenant dormir comme une souche.
(Lozère)

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