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Hécate - Page 5

  • Mes vallées

    Mais où sont mes vallées ? Celles que je rêvais, celles que j'ai vécues rêvées ? Des vents de sable ont passé, enfouissant certaines demeures. Leurs volets se sont fermés à mon souvenir ; les paysages sont restés. Curieusement, celles qui me virent misérables conservent après tout une teinte riante. C'est parce qu'elles sont rattachées aux sourires qui les fit naître, et que la mémoire n'a pas de cloisons étanches -elle s'arrange. Par exemple, ce Christ au départ du ferry de Dieppe, encore debout en haut de la falaise que les pluies torrentielles avaient pourtant ravinée, écroulé à ses pieds. Cet abyme monstrueusement ouvert et duquel on l'avait protégé, lui évitant la chute au renfort d'un filin noué en haut de sa croix, fiché en terre loin derrière lui. Même maintenant, après que tout soit fini ; même maintenant, alors qu'en ce temps j'avais su en tirer le mauvais présage (l'inexorable crevaison) autant qu'en déchiffrer le signe de mon histoire (sauver, et lors condamner à souffrir), oui, même à présent je retiens la vallée qu'il m'offrait depuis ses yeux vers la mer, la mer qui portait mon fol espoir vers l'Angleterre. Hécate partait, mon amour en lequel il fallait bien qu'elle ait cru - emportant le pardon de ses "turqueries"- et dont la force, donc, l'avait retrempée.

    D'autres demeures se sont ouvertes sur lesquelles le fameux vent a soufflé. Une autre fois terriblement, puis encore mais ce n'était que poussier. Aujourd'hui, il menace à nouveau. J'ai appris à balayer ma porte.. Je vois d'autres vallées, plus nettes.. mais, grands dieux, moins rêvées peut-être.

  • Fred Astaire

    Pour aujourd'hui, je voudrais du Fred Astaire. Savez, celui de Salvador ?

    "ta robe à fleurs
    sous la pluie de novembre
    ..."

    Ce doit être, curieusement, la caresse du soleil sur ma joue qui me renvoie à cette chanson.

    Ca a été l'époque de mes retrouvailles avec la Miss, que j'avais dirigée vers le sud pour qu'elle se remette de ses frasques "adultères" et que j'ai retrouvé à Nîmes, dans un appartement dont le balcon donnait sur un jardin et des terrasses... Fraîcheur attirante du jardin, sècheresse des terrasses, des toits de tuiles rondes et rose pâle. Sur et dans tout cela le silence et quelques cris d'oiseaux.
    Un vrai petit couple, comme avant, insouciant et riche de poésie...
    Depuis, j'avais un peu moins mal : une aventure rouennaise. Depuis, et je le savais et c'est pour ça, elle avait rencontré quelqu'un d'autre déjà.
    Je suis venu à Nîmes la voir. Il y avait tout le poids de ses "fugues", ajouté à celui de nos nouvelles rencontres. C'était fini.
    C'était à jamais fini. De ces couples qui s'aiment plus que tout et qui ne vivront plus ensemble cependant. Une cassure, quelque part. Quelque chose comme un arrêt, un arrêté divin : "cela doit cesser"... et en effet, cela cesse.
    (cf. pour se faire une idée, la nouvelle intitulée "Pendant des années"de Anna Gavalda, in "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part", coll. J'ai Lu)

    Le soleil, le silence, nous deux, cette chanson, notre damnation.