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  • La gale de la terre

        Le vent froid du printemps à six heures balaye les frondaisons sombres, parcoure le silence de sa planète, et il semble que nous n’y sommes pour rien. Comme donne à penser que le monde est vide. En réalité, il est vide _ de nous. Conscience aiguë et taraudante que notre espèce, et même l’espèce animale tout entière, est ajoutée, surnuméraire sur cette terre dont nous sommes la gale. Elle s’en débarrassera d’ailleurs un jour, non plus un par un ou par paquets, mais d’un seul coup à la manière d’un  chien qui s’ébrouant rejetterait toutes ses puces. Alors elle reprendra pour soi son volume, son corps et ses plumes d’oiseau, entité terriblement fière et froide et vaste. Même pas la consolation de dire qu’elle aura bien raison : nous n’y serons pour rien, encore. Je pense et dis souvent qu’arbres et oiseaux ne sont pas rancuniers, quand en ville ils verdissent et chantent malgré notre assassine indifférence. C’est là faire preuve une nouvelle fois du fol orgueil qui nous caractérise, puisque c’est croire s’opposer à cet univers, peut-être même l’offenser _quand nous n’y sommes qu’apposés et vainement. Non, ça ne serait pas une punition, ni même une leçon si nous devions en réchapper, seulement la conséquence de notre agitation embarrassante sur son dos. Point de sentiment ou de morale pour un moustique insistant qu’on écrase machinalement.
        Et, cependant, nous élaborons entre nous des vues de l’esprit, sur l’amour par exemple, et que nous entretenons sans y croire, ou plutôt en nous faisant croire que cela nous est cher... alors que nous n’en avons cure, bien au fond, pour peu que nous buvions notre vin ou qu’untel nous considère ou nous aime (du moins  présente les signes d’un vague accord avec soi). Il faut entendre ou lire les théories fumeuses à propos de nos soit disant idéaux ! Quand encore elles émanent de la colère ou de la souffrance, cela mériterait sans doute pour nous et entre nous l’empathie ou une forme de compassion ou de commisération, mais quand ils sont proférés à la manière de vérités vraies, quand l’on sait pertinemment qu’alors il ne s’agit que d’un chantage à l’affection, d’un besoin de reconnaissance dans le pauvre but de se croire aimé et ainsi de servir son intérêt chez ou à travers l’autre, en même temps que de se manipuler soi-même pour se rendre aimable (à commencer par soi-même) ! Quelle grossière esbroufe !

        Alors, que dis-tu, toi, Monsieur l’écrivant ? Hmm ? Monsieur dira à contre-courant qu’un amour est un trésor, prônera des dons de jardinier pour lui, enjoindra d'ouvrir plus les rideaux pour la lumière...

  • I'm beginning to see the light

    De l'ombre à la lumière.

    Certes sybillinement, mais pas moins Vôtre,

     

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