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Tout a brûlé. Tout est calciné. En une heure peut-être. Avec le lieu surtout devant les cendres le rappel d'une longue dépression. Je n'arrive pas à me rappeler, à côté des vêtrements, des livres et des CD partis en fumée, de quel côté penche la balance dans le compte des espoirs et joies et l'infinie tristesse et grise et profonde qui m'animait...
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Pour G.P. avec le requiem de Fauré
Pour Geneviève P., dans “Les Grandes Forêts”
De drôles de souffles s’enchevêtrent aux portes de rouges chalets, dans la saison franche
accoutumés au voile glacé des aubes vaguement espérées, jalouse- ment gardées à l’intime de soi
_quand, souvenez-vous, l’entrebâillement ouvrait infiniment son triangle à l’horizon bleuté !Mémoire, timbale de vieil argent où l’on viendrait boire !...
Et puis,
et puis, ces poèmes que j’entends, que l’actrice en cris et en murmures livre sur scène ? Elle a pour eux la distance du jeu. Pour eux,
puisqu’elle s’en est muni comme cartouches
dans les déchirures claquées du quotidien,
dans les suicides répétés du printemps,
au creux des heures terriblement joyeuses
que sonnent les torrents clairs ou écumeux.
Vaillante et droite, plantée en son sol sur les jambes piaffantes de quelque jument de nuit, mesurant la certitude que chaque arpent d’heure est inexpugnable solitude, elle délivre, hors tout, le poids des ors tristes ou jubilants dont sa mémoire est jonchée et que les modernes bibliothèques escamotent.
Requiem ! Requiem !?
Rien donc ne nous sera volé,
jamais !Merci.