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Mes vallées

Mais où sont mes vallées ? Celles que je rêvais, celles que j'ai vécues rêvées ? Des vents de sable ont passé, enfouissant certaines demeures. Leurs volets se sont fermés à mon souvenir ; les paysages sont restés. Curieusement, celles qui me virent misérables conservent après tout une teinte riante. C'est parce qu'elles sont rattachées aux sourires qui les fit naître, et que la mémoire n'a pas de cloisons étanches -elle s'arrange. Par exemple, ce Christ au départ du ferry de Dieppe, encore debout en haut de la falaise que les pluies torrentielles avaient pourtant ravinée, écroulé à ses pieds. Cet abyme monstrueusement ouvert et duquel on l'avait protégé, lui évitant la chute au renfort d'un filin noué en haut de sa croix, fiché en terre loin derrière lui. Même maintenant, après que tout soit fini ; même maintenant, alors qu'en ce temps j'avais su en tirer le mauvais présage (l'inexorable crevaison) autant qu'en déchiffrer le signe de mon histoire (sauver, et lors condamner à souffrir), oui, même à présent je retiens la vallée qu'il m'offrait depuis ses yeux vers la mer, la mer qui portait mon fol espoir vers l'Angleterre. Hécate partait, mon amour en lequel il fallait bien qu'elle ait cru - emportant le pardon de ses "turqueries"- et dont la force, donc, l'avait retrempée.

D'autres demeures se sont ouvertes sur lesquelles le fameux vent a soufflé. Une autre fois terriblement, puis encore mais ce n'était que poussier. Aujourd'hui, il menace à nouveau. J'ai appris à balayer ma porte.. Je vois d'autres vallées, plus nettes.. mais, grands dieux, moins rêvées peut-être.

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