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Les transes



Atermoiements des aubes. Le jour promis se retourne en est et s’aspire en moulin, déversé à l’envers par cataractes / fractions de seconde par tous les couloirs de l’aorte

Vrac des envols dépecés, chus sur âcres barbecues des désirs

“Menu : rissole d’ailes d’ange”

Signes à blanc d’oiseaux muets, froissements de plumes de carbone, véloces et désolées, sur le toit de l’enfant à la jambe de verre

Les vieillards s’alanguissent sous le faux sacre de leur tignasse chenue, (ne borderont pas mon frère que j’ai battu. Clouez ce jour perdu, cette première terreur d’être soi ! L’Enfance défaite au poing)

Air,  espaces d’air sans fin se succédant
jusque horizon asphyxié

Maison de pierre claustrée en ses volets à peur, à contre le jour, braquée

âtre aboyant son silence échappé cogné dans l’abrupt empierrement des versants hauts

montagne de rocs et de suie, d’eau d’écume aux vifs d’arêtes

MAIS LE MATIN NE SE RÉVEILLE PAS
(et mon père tu es mort)

ainsi ce moi d’ombre qui de la jeune femme aux yeux bistres, ignorant du ventre femelle,  perdit à jamais le corps-lumière. Foison des frissons herbes soyeuses et couchées, mat effroi point d’orgue jamais résolu glaciation des sexes par orgueil et l’amour imbécile et pipé en renfort !

Le vent s’est levé et rien ne répond à son souffle gris et froid

de minces ruisseaux impétueux tranchent le peu d’herbe tendre, dévalent leurs pentes, font un détour là où se sont plantées les maisons tassées sous leurs lauses, minuscules blocs de vanité écrasés sous la pluie noire et gigantesque

Et c’est la même épouvante qu’à la descente de Neaufles Paons somnambules miaulant l’alarme, l’inanité du Jargon :

groupe d’élèves embusqués dans l’attente du vieux car, curé en soutane conducteur de rien vers abattoirs scolaires

Tous incompréhensibles labyrinthes

Et comme encore la stupeur des objets isolés Pour quelles mains connaissantes ?


(Lozère)

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