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  • Prière

    Ô mon dieu,

    faîtes que je me bouge enfin le cul, pour aujourd’hui et pour demain et les jours qui suivront, sans plus jamais avoir la conscience des confins qui vous font repousser les murs de l’Adultie qui ne les souffre pas. Faîtes que je rejoigne enfin le Merdier que ma fausse bonne étoile m’a fait éviter jusqu’alors, et que je trouve bon et normal le tracas des heures responsables. Pardon, mon dieu, de n‘avoir pas aussi rempli ma part d’éternité, de n’avoir pas eu l’humain orgueil de me répéter dans la descendance ; aussi, de n’avoir pas gardé l’oreille ouverte aux milliers de clichés habituels que mes dits-semblables m’assènent à chaque coin de conversation -et ceux-là, de ne les avoir pas crus assez pour m’inspirer de leurs certitudes et comme eux avoir su les gueuler comme il se doit par-dessus l’autre. Faîtes surtout que je parle de l’amour et de la mort aussi facilement que de politique ou de pots catalytiques, avec sérieux et non plus depuis la gravité qui les emmerde et qui, même au travers de l’ humour -voire de la badinerie- les emmerde encore . Que je ne sois plus que sérieux.

    Amène,
    A suivre,

    Frantz

  • De l'écriture encore et toujours

    Parallèle, elle n’est jamais que parallèle à la vie. Ca paraît être une évidence, mais il n’en est rien. Du moins pour moi. Longtemps je les ai confondues, espérant inconsciemment refondre l’une au creuset de l’autre dans le but de magnifier ma vie ou simplement de tâcher d’y apporter un sens. Jusqu’à ce que des amours que je savais anciennes me soient réapparues et que je leur aie donné cette nourriture des mots, comme si je voulais croire que rien ne finit jamais, cultivant la possibilité d’une éternité. Cela fut un lourd échec !
    Vanité de croire réinsuffler à sa route le sens qu’on croit lui avoir tiré par les mots. L’expression et son vocabulaire est une chose ; la vie, elle, s’en rit bien.

    Reste à écrire (si vraiment on ne peut s’en passer !) dans l’intention du plaisir et le plus imaginativement possible (ainsi que Hemingway voulut le comprendre). Autrement, il s’agira sans fin de panser, jointoyer, écoper la vie rêvée d’une existence qui ne dort jamais.

  • Eau

    Avant l'amertume depuis l'amour, face à l'indifférence générale, avant la grossièreté des enfants toujours assouvis, je me réveillais avec le temps et dans ses bruits et ses odeurs. Un courant puissant et fertile passait sous mes pieds, par mes jambes jusqu'au coeur qui battait le rythme de son chant sans jamais bavarder, sans aucun besoin de mots.
    Vivre, frémir, palpiter ! Et ce que d'aucuns appelaient silence était pour moi assourdissant de sens, dès lors que je commençais à vouloir tendre l'oreille : souffle, chaleur, feuilles, demi obscurité, odeur de l'eau, hauteur de l'herbe et des arbres, POUVAIENT me tutoyer, c'était l'évidence, mais ne le faisaient que rarement, seulement si je voulais les entendre formuler quelque chose.

    Le silence a fini par se nicher dans des mots qui reviennent peut-être trop souvent -et surtout sur des terres où l’on me dit que tout est possible, où l’on est censé s’appréhender mieux (!).
    Alors, je retourne à l’eau et je peux toujours la sentir source ! Et je reviens à des mots qui eux aussi seront les mêmes, des mots communs mais qui pour être miens, parce qu’ils sont nés lors de la révélation, ont ma préférence. Ceux-là ne veulent rien dire ni comprendre ni briller d’aucune manière or, si je commence à vouloir tendre l’oreille : souffle, odeur de l’eau, arbres...