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VENT

Vent. La campagne folle. Vrombissement des abeilles malgré tout à leur affaire, mais déportées. Radar. C'est comme si l'on allait entendre une sirène, une sirène emballée ivre de ses propres ondes. Un oiseau, un seul, qui reprend son air sans cesse, têtu. L'air chaud brasse entre eux les arbres dont les feuilles se frôlent, qui vous giflent de leur soyeuse hystérie. Toupie, ce temps est à vous rendre toupie. Derviche. Vous lancez une idée et hop, la voilà happée, et vous n'avez aucun recours pour vous en saisir à nouveau. Tant pis, il vous avait semblé pourtant qu'elle valait la peine, que si vous aviez eu le temps d'y regarder à deux fois elle vous aurait entraîné vers la gloire personnelle du texte et puis, non, il est trop grisant de laisser filer le filon et vous entrez le museau dans la corolle d'une fleur de passage, une fleur légère, énorme et tellement petite aussi. Elle sent sa mort, comme toute fleur, mais blanche _ et quel parfum !
Les arbres, les arbres, les arbres... d'habitude prompts à vous tendre le bruit imaginé dans leur nom : un cri qui vibre et s'allonge et résonne tout le long d'une branche jusque dans la ramure, un VLING et un BRRR et un gong de fond, un son qui s'élague, une peur qui volige ; la poussée d'un hêtre au monde, l'élévation mégalo d'Ouranos, l'élancement dans la douleur ou la joie de la vie en son "I" ce clou crucifiant.
Les arbres, les arbres, les arbres se tordent mais ne hurlent pas parce que le vent noie le déchirement de leurs tripes saoules et sans doute ne sentent-ils pas le ravage. C'est "Regain" ou encore "Le déjeuner sur l'herbe", c'est l'abrutissement magnifique de l'homme en son berceau de verdure, le sexe vert à sa source affolée, la jupe qu'on trousse et son cul qui l'ordonne. Et quelle CANDEUR !

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