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Démêler ma tristesse

Je regrette tout. Que tout soit passé.

Hécate, mon Hécate, que deviens-tu ?
Tu auras des enfants, dont les cris couvriront complètement les multiples petits gestes de notre ancien silence, de notre chère fragilité.
Tu auras l'âge de raison, raison de croire et de vivre. J'avais cet âge quand ce fut nous. La raison me dicte bien autre chose aujourd'hui. Toi et notre enfant sont derrière moi, à jamais.

J'ai tant de fois tâcher de démêler ma tristesse. Parfois avec la langueur distraite que tu avais à soigner tes cheveux. Cette image me donnait une lumière assez douce pour ne pas réveiller le ressentiment et la colère et la douleur qui tant d'autres fois me harcèlent encore. Mais je n'ai pas réussi. Nulle part. Toute écriture revient au désert, au style crissant sur le rocher d'un blog ou de mes pages où les algues sont toujours plus nombreuses et enchevêtrées, où ta chevelure est devenue lichen.

"Le sel a tout rouillé, mais où sont les barrières ?"...

Je lis des mots, je fais des mots : il faut bien croire que j'espère encore. Mais je ne t'attends plus. Depuis longtemps. Et ce devrait être là l'étroit passage vers une rédemption.

Or, toujours cette tristesse. Toujours pas démêlée.

D'autres femmes. Et une, loin... dont je travaille à rendre le visage net, avec une forme et un coeur que j'inspecte méticuleusement à mesure que je les découvre pour être sûr qu'aucune trace de moulage n'y tient. Je veux l'Original.

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