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Réveil-Matin 1

Gifle du froid en ouvrant la fenêtre. Surpris et transi par cette température inattendue, surtout qu’il fait beau. Chants d’oiseaux, horizon vert et calme, taillé et sauvage aussi. En cette saison de printemps et de manipulation horaire, l’impression que le jour commence avant que la journée n’ait démarré. Que se passe-t-il dans les vieilles campagnes, que font les gens ? Et ici, sont-ils aussi morts ou idiotement actifs qu’ils se montrent ? Quelqu’un sent-il l’odeur changée de l’herbe, l’expansion des nouveaux points du jour, leur formidable promesse de vivre ?
Tôt matins, jours crus comme lézardes en mémoire entrebâillée sur le sang neuf et fou de la jeunesse de l’homme-poulain, avec le poids gênant de l’étonnement et la nostalgie un peu douceâtre et nauséeuse de ce qui fut senti et l’est toujours sans qu’aucun miracle auparavant escompté ne se soit produit encore. Qui ou quoi devait donc se lever plus que le vent et le soleil, la lumière et les arbres ? Tout déborde encore, mais sur quelle marge sauvage cela devait s’étendre, s’inscrire et prendre forme ? Nous allions nous élancer en galops de joie, rattraper la pulsation du centre de la terre, fondre un sourire d’or, nous repaître d’amour en herbes folles (Ô _déjà_ ancienne “Lorelei avinée de sainfoin, bâfrant la pluvieuse fraîcheur” !). Est-ce cela que nous vivons, tous ? Est-ce ce que murmurent ceux qui parlent seuls dans les rues sales, que tremblent les vieilles mains dans l’été jaune, que titubent les femmes saoules d’inespoir ? ... Il y avait autre chose...

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