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  • NAISSANCE 1



    Respirer le poumon de la terre. Il enfle les montagnes, aplatit les lacs. Etend l’être d’infinie bonté, replie l’homme en son corps d’enfant dont il défend et protège les couleurs : le coeur de l’humanité bat pavillon rouge.
    En la mer salée de sang s’ouvrent les yeux sans accommodation, perce le regard de golfe d’améthyste. Dans le ventre de la mère, les yeux de l’enfant embarquent vers son être l’amour en particules de lumière de millions de lucioles détachées de l’univers venues là clore un autre miracle, une vie rêvée d’avant toute question. Le contrat du monde sera scellé aux premières lueurs perçues. Alors, l’oreille frissonnera aux sons de grands doigts de verre, la main touchera le premier fil d’Ariane, le désir encore sans forme frémira par tout le corps.
    La naissance en sa voile claquante lancera le navire et sa proue et sa poupe, secouera ses lettres d’alphabet unique, envolées pour longtemps, pendant que l’homme annoncé cherchera dès lors sa ligne de flottaison, pour l’instant sous la peau de l’eau qui le protège.

  • Note d'éternité

     

     Le monde aimé

     

    • Nul doute que ta place est celle que tu as dans le monde. Cela paraît être une évidence, mais de là à dire qu’il faudrait enfin la trouver, je trouve ça un peu fort ! Comme s’il ne s’agissait que d’un simple claquement de doigts pour que surgisse la paix. L’a-t-il, lui, sa place, celle qu’il a rêvée ? Et, même, quel est cet endroit au juste, si dans une vie on a tendance à lire entre les lignes ? Sa place est l’axe du monde aimé dont on voudrait mâter sa vie. Seulement faut-il que le vent se lève, que la magie d’une immédiateté opère, ce qui est tout sauf la paix (mais plutôt le Déjeuner Sur L’Herbe d’un Renoir), bousculant cette logique dont le discours de ce Monsieur est fait. Autrement, de quoi pourrait-il être question ? Concessions, tractations en tout genre ? Quels moyens pour quels enjeux ?

      Et c’est cette brise et ce souffle que tu me demandes désespérément à travers le vent d’Autan où flotte l’injonction de dire, moi. On est seul. Parfois et par grande chance nous rencontrons tous et tout, et de ces épousailles surgit alors toujours l’instantané hélas flou de notre barque, notre arche personnelle peuplée des figures mystérieuses de notre vie rêvée et réelle tout autant. Je ne dis pas que je compte pour rien ; je dis que dans ta vie j’ai un rôle bien sûr, mais que ce rôle m’échappe. C’est toujours à soi-même qu’il ressortit de décrypter les signes qui éclairent la photo de l’intérieur. Et sans doute m’y verras-tu parmi les autres inconnus de ta barque qui aussi et encore peu à peu s’offriront à ton regard _figures et signes_ et déjà pourras-tu évaluer pour celle-là quelque chose comme le tirant _le poids du monde essoré qui te leste_ et la vitesse ou surtout le mouvement. J’en profite pour glisser ici, et à l’attention d’A. qui sur son blog à une de mes réponses fait allusion à Ionesco, cette image du train au bord duquel il s’agit de monter au risque sinon, selon lui, de ne jamais voir le monde, et même si ce faisant nous acceptons nécessairement l’idée de commencer à s’oxyder et mourir.