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Nuit

Nuit. Air clair, calme et tiède. Un grillon. Des chiens aboient. Un moteur, peut-être le dernier en écho à celui qui sans cesse a résonné dans mon corps, souligne le silence. Je ne me retrouve pas. Cette maison inconnue, ce lieu qui dort devraient m'y aider pourtant. Je suis une vérité dénoyautée. Quelque chose devrait se dire mais se tait, comme dans l'enfance où la recherche d'un secret d'entre les lignes _il existait, j'en étais convaincu_ se trouvait gênée par la scie du reproche que ma mère ne manquerait pas de me faire : "Frantz, tu ne dors pas encore". Alors, surpris quand-même, et foudroyé par la tendresse de ce ton qui révélait bien plus une inquiétude qu'un banal rappel à l'ordre, j'éteignais bien vite la lumière, l'estomac noué de l'avoir suscitée de pareille manière. Le livre, chu au bas du lit, était encore resté obstinément muet. Depuis, je l'ai rouvert bien souvent, et ai même eu la prétention de l'écrire. Et cependant, certains soirs comme celui-ci, il me semble que la lumière s'est éteinte avec lui.

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