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Mon point d'eau du 16 février

En finira-t-on jamais de ces traces d'amertume plus ou moins dissimulées ? Or, hélas, on peut les apprécier, pire y prendre goût comme au chocolat que les habitués arrivent à préférer de plus en plus noir ! Distiller sa mélancolie ou son insuffisance, s'y complaire à l'échelle de sa vanité ; que l'on trouve bons ses textes, que l'on apprécie les commentaires qui en sont faits (valable pour tous les scripteurs) Au moins y aura-t-on trouvé quelque jouissance, au mieux de sa hauteur : ce que vous lisez est ce que j'ai produit, j'en suis l'auteur et l'esprit, et je n'y suis plus. Je suis ailleurs, et ailleurs qu'importe si je suis meilleur car la part a priori intéressante de ma personne repose au chaud, où elle travaille, est cultivée par ses lecteurs. Blog opératoire. Je suis supporté, auto-porté même, peut-être, puisque des commentaires je suis libre de faire ce que je veux. Blog blanc.

Parce que je vous lis parfois. J'ai dit que j'évoque tous les scripteurs. Je ne me débine pas. Pas moins pas mieux. Ne suis pas un forcené du jugement. Comme vous, je cherche à comprendre. Quel souffle plus vaste et plus fort nous a conduits en ces lieux ? Sous quel joug ployons-nous, pour aller déposer nos pierres sous un tel enfouissement ? Allumer l'ordinateur pour si peu de lumière ; aller chercher ce petit couloir dans des millions d'autres, pour quelle préférence, pour quels favoris ? Entrer peut-être un code et pour quel secret, quel trésor ?

Oh, j'ai tellement de lassitude ! Je voudrais tant me défaire aussi de ces pierres ! Les mêmes que les votres, je n'en doute pas. Des anciens amours à ceux qui ne viennent pas. Vasteté de ce souffle. Au coeur. Des pics et des vallées, des chaînes de montagnes à franchir entre les rêves entachés de regrets, et les rêves embrindillés d'espoir. Les bottes de géant qu'on se sait aux pieds à la cîme de quelque meilleur jour, et toujours plus d'espace devant soi. La montagne sacrée recule toujours, bien sûr. A avancer, comme à monter, nous créons notre infini d'émotions, notre capacité créatrice... de même que le désert bourdonnant de silence.

Nous avions soif. Et forant à la recherche de l'eau nous attisons la soif. Certains blogs s'essaient à retenir le peu d'eau comme l'or des jours, d'autres se sont égarés dans le désert et se sont asséchés. D'autres encore, sont blancs et peut-être figurent la caisse de résonnance vide du bourdon de silence ? ou le rire dément et supérieur du fou dans sa mensongère et absolue coquille ?

Ce qui me rend fou depuis toujours, c'est de sentir au bout des doigts cet or. Au bout des doigts...

Ce blog est une goutte d'eau.

Une larme miraculeusement conservée au désespoir, aux sanglots d'un homme à genoux dans le Bosphore, près de la chambre si proche où se dessine le premier mouvement d'une danse qui l'aura mis à mort. "çok güzel", avait appris la méthode... Et la beauté révélée s'éteint là.

Ce blog ne contient qu'une note, un signe. Cette goutte d'eau, je le veux (et ce sera là mon seul orgueil), humectera la gorge exténuée de l'errant qui, pour avoir fui loin de la mer rouge de son coeur. se sera perdu en ses déserts.

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