La terre est un disque vaste, vert, jaune, bleu, frais. Je suis des yeux l'infinie jonction de mon corps avec elle. Les muscles sont fatigués et reposés tour à tour, et je suis fait du même bloc dont sont faits aussi la matière et l'invisible. Je n'appartiens qu'à moi-même, et je contemple d'un regard distrait ce que je sais déjà : ce monde a été, est et sera tel que je l'invente. Mais je suis fatigué et rien ne me presse, ne m'oblige à le formuler, et d'ailleurs je le trouve très bien au repos. Je suis à mon instant zéro..